Arès Gauvain Clarence

D’habitude, je fais des longues histoires, mais là… DC… J’ai pas le courage xD

Je suis né dans une famille qui n’était ni pauvre, ni aisée. Ce que gagnait mon père suffisait pour nous nourrir, et quand il le fallait, il pouvait s’occuper d’acheter de quoi nous vêtir et changer nos anciennes affaires. De mes quatre frères, j’en étais le dernier, le cinquième. De ce fait, il n’allait pas y avoir assez d’argent pour des études, pour que je fasse quelque chose de bien de ma vie… Ma destinée était déjà faite : je devais intégrer les ordres religieux.

Je passais donc mes quelques années qu’on attribue à l’adolescence dans un monastère. J’y appris à lire, à écrire, à cultiver moi-même mes légumes — on n’y mangeait pas de viande — à préparer moi-même les plats, … Mais j’y appris surtout à prier et à donner la messe. C’était ce qui était mis à l’honneur. Les déjeuners et dîners se faisaient dans le silence et dans le respect ; entre temps, nous devions rester seul à méditer, réfléchir sur notre condition en lisant la Bible que, en passant, je connaissais désormais par cœur… Mais il ne fallait pas oublier les messes quotidiennes. Je peux vous dire que lorsqu’on a quinze ans, c’est une chose affreuse. Les deux ou trois garçons qui avaient mon âge semblaient s’y plaire. Personnellement, je détestais. Tout d’abord… J’adore discuter avec les gens ! Je veux dire… C’est ce qui fait la vie ! On nous a donné la parole pour nous différencier des animaux, alors pourquoi arrêterais-je de parler ? Ensuite, j’aimais l’aventure, je détestais rester dans un coin à ne rien faire… Et bien c’est ce que j’ai fait pendant trois ans, jusqu’à ce que mes parents pensent que j’étais assez grand et assez formé pour assister le prêtre de notre village…

* * *

Père,

Si je vous laisse cette lettre plutôt que de vous le dire en face, c’est parce-que je sais que vous auriez refusé ma requête, la trouvant trop dangereuse et impétueuse et utilisant mes frères pour garder ma fenêtre et ma porte. Je m’en suis allé pour la ville. Je vivais bien avec vous, certes, je ne manquais de quoi que ce soit matériellement parlant… Mais souvenez-vous, lorsque j’étais encore un enfant ! Je rêvais de piraterie, de pays lointains, de chevalerie, … Je rêvais d’aventure !

Vous avez fait ce qu’il fallait en m’envoyant à ce monastère — je n’ai d’ailleurs pas osé vous le dire mais je m’y suis ennuyé ferme — et aujourd’hui, je veux faire ce qui m’a toujours attiré. Le Père Colin m’a parlé de ces prêtres qui, armés, combattent des créatures surnaturelles : les loup-garous. C’est ce qu’il me faut ! Je respecte ainsi ce que vous vouliez que je fasse, soit pasteur, mais je respecte aussi ce que je voulais faire, soit combattant ou je ne sais.

Veuillez me pardonner d’avoir pris cette décision sans votre accord, mais je savais que vous me contrediriez, que vous me bloqueriez dans mon entreprise. Je ne sais si vous m’accepterez ou si vous me bannirez, mais sachez que je continuerai à vous écrire.

Arès.

Mon départ avait été invisible cette nuit là. J’avais quitté ma chambre en sautant de ma fenêtre — chose que je faisais régulièrement — et avais pris un des chevaux de la ville pour partir en ville, où je pourrais devenir ce que le Père Colin appelait les « Red Ridding Hood ».

* * *

Mon entraînement dura de deux à trois ans. On me trouvait doué et j’en étais heureux. Mon rêve s’accomplissait enfin ! Tous les jours, je me levais à six heures, et tous les jours, vers sept heure trente – huit heures, j’étais dans la cour, échauffé et prêt pour mon entraînement qui durait toute la journée. Au départ, je me faisais battre par tout le monde — ce qui peut être parfois très déprimant, croyez-moi — mais avec du temps et de l’acharnement, j’ai commencé à surpasser quelques un de mes camarades, les mettant à terre une fois de temps en temps, puis plus régulièrement… Je devenais un très bon élément parmi les Red Ridding Hood. Je savais que c’était ce que je devais faire, j’étais né pour cela. Et comme je l’avais promis, j’envoyais tous les deux mois une lettre à mon père, à ma mère et à mes frères. Au moins… Ils savaient que j’étais encore en vie !

Puis j’eus ma première mission. J’étais envoyé dans un village dans le sud de notre royaume, où un loup sévissait à chaque pleine Lune, ou un loup ne faisait jamais de victime à la Lune Rouge. On y envoyait les débutants pour les tester, pour voir de quoi ils étaient capables. Si ces histoires… « Simples » étaient difficiles pour eux, alors ils n’étaient pas dignes d’être des RRH. Je faisais parti de ces jeunes qui allaient être confronté à la réalité du métier, à ces jeunes qui allaient devoir faire leurs preuves.

Tout le monde sait qu’il se cache par là… On sent son ombre, on sent son souffle, mais il est souple et agile et disparaît rapidement. Et pourtant, il sait. Il sait que c’est cette nuit qu’il faut y arriver, qu’il faut l’attraper une bonne fois pour toute. Ils savaient assez de choses sur ce loup, ils ne pouvaient le laisser s’en aller plus longtemps. Puis la bête, sûrement agacée de ne plus être en paix depuis trois mois, arrêta sa course folle devant eux, grognant et montrant ses canines longues, blanches, et pointues. Un frisson parcourut les quelques Red Ridding Hood présents. Tous les villageois étaient dans l’église, en sûreté. Il n’y avait qu’eux. Ils devaient faire preuve de force, et de courage. Et d’autres pensaient qu’il fallait faire confiance à Dieu, aussi. Ça, Arès y croyait un peu moins… Inspirant un bon coup, il fut le premier à s’avancer et à défier le loup.

Mort. Le loup était mort, et Arès se tenait devant lui, son épée pleine de sang. Il passa sa main sur sa poitrine. Il avait été blessé par les griffes de la bête. Plusieurs de ses camarades étaient dans cet état. Ils laissèrent le corps, et revinrent le lendemain avec tous les habitants. Il s’agissait du chef du village. Les villageois allaient devoir procéder à une sorte d’élection, celui-ci n’ayant pas d’enfants… Peut-être était-ce pour cela qu’il ne mordait personne en Lune Rouge ?

Ah ma première mission ! Une fierté ! Je n’avais que vingt ans, et je n’avais eu que deux années derrière moi, d’entraînement. Je crois que ça participe grandement au fait que mon égo soit… surdimensionné ! =D Plus sérieusement, on m’a attribué d’autres missions, jusqu’à celle-ci, qui s’avérait un peu plus difficile que les autres. Il ne s’agissait pas d’un loup pour un village, ou de deux loups pour une ville. Mais de plusieurs loups pour un seul village. Proportionnellement parlant… C’était beaucoup plus dangereux. Mais j’aime le danger, et je m’en suis tiré lors de toutes les autres opérations ! Je ne vois pas pourquoi je mourrais à celle-ci.

* * *

Me voilà donc à Daggerhorn, ce fameux petit village où les loup-garous affluaient comme s’il s’agissait de la peste ! J’arrivais avec un grand sourire dans l’auberge, où je pus reconnaître déjà quelques uns de mes camarades. Je demandais une chambre, mais elles étaient attribuées, pour les RRH, par duo. Par très exigeant, je lui demandais de me mettre dans une chambre qu’il fallait compléter : la chambre 1, parfait. Je montais avec mon sac, et fus plus que surpris en ouvrant la porte. « Lewis ! Mais qu’est-ce que tu fous là ?! Ah non me dis pas que t’es dans cette chambre… Oh non… Je vais devoir partager avec… TOI ? Ça ne peut être qu’un rêve… Ah non, c’est la réalité… Bon, je te préviens ! Ça, c’est MON espace vital, c’est compris ? Pas touche ! Un pieds et je te découpe la tête ! » Quelle chance… Sur tous les RRH de Daggerhorn, il avait fallu que je sois mis en duo avec lui… Enfin déjà, de touuuus les villages en danger, il fallait qu’on soit dans le même !

Nous avions passé quelques temps ensemble en ville. Au départ, nous étions de bons amis, on s’appréciait bien… Mais nous avons vite compris que nous étions pareils. Aucun n’arrivait à battre l’autre ; il arrivait à contrer ma botte secrète de désarmement de l’adversaire tout comme je parais ses meilleurs coups. Ce séjour va être particulièrement… Pétillant, si vous voulez mon avis. Enfin… Je ne devais pas me laisser distraire par cet imbécile, mais me concentrer sur notre mission. Sur ces loups qui terrorisent ce village… Tous les tuer, tous les éliminer. Qu’importe qui ils sont.